La baisse des licences, prenons de la hauteur !!!
Sujet récurrent pour critiquer le bilan de l’équipe sortante (en arrangeant les chiffres à la saucequiconvientàsonargument) il était temps de répondre à l’argument tronqué de la baisse de licenciés de la FFEscrime. D’une part, si cette baisse a lieu effectivement, elle est très relative dans le contexte sociétal et d’autre part la hausse (ou la baisse) du nombre de licenciés est inscrite dans un fonctionnement lié à sa médiatisation lors des JO. Les chiffres le prouvent.
Enfin…il y a un sujet qui fâche, certains se reconnaitront
On fait le point, avec des chiffres, des graphiques et surtout, des sources.
1) Une baisse conjoncturelle : les MEDAILLES aux Jeux Olympiques amènent de nouveaux licenciés.
Il suffit de regarder le graphique ci-dessous pour le voir… Avoir des médailles aux JO amène un flot de licenciés tous les 4 ans. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’un ou des français en finale des JO est médiatisé à la télévision. Les enfants ou adolescents (voire quelques adultes) découvrent notre sport et ont envie de le pratiquer. Puis, petit à petit, au fil des 4 ans, il y a une érosion des licenciés qui est structurelle aux sports fédéraux et particulièrement augmentée ces dernières années. (ci point 2). Ainsi les JO de Londres n’ayant ramené aucune médaille à l’escrime française, le nombre de licenciés a chuté de 2013 à 2016 pour reprendre après Rio. Sur les deux mandats la FFE a perdu 3925 licenciés en 8 ans, avec les JO catastrophiques de Londres soit 6,72% en 8 ans et de 2016 à 2019 elle est de 1,51%.
On notera que de 2008 à 2012 (alors qu’un colistier référent de la liste adverse était en charge du développement) la fédération est passée de 66808 licenciés VS 58106 soit une perte de 6000 licenciés en 4 ans (smiley clin d’œil).
Conclusion : Nous sommes tributaires de la médiatisation de notre sport, des JO et de nos sportifs de haut niveau. Pas seulement, mais cela compte beaucoup. Ainsi promettre une hausse de 15% de licences sur 4 ans, si les JO de Tokyo ont lieu et si nos sportifs ramènent des médailles… c’est facile. En revanche, si les JO de Tokyo n’ont pas lieu… ce sera une autre histoire. Fact and data.
A noter : critiquer le soutien au haut niveau c’est oublier ce que cela nous amène : des licenciés.
A noter bis : halte aux fake : les chiffres du Ministère des Sports sont ceux qui sont donnés par les Fédérations ni plus ni moins. Il n’y a pas de chiffres cachés, connus de quelque chanceux, ni de complot.
2) Une baisse sociétale : licencié ou pratiquant ?
8 000 licenciés pour le rugby* en 2019/2020, 60 000 licenciés* en 5 ans pour le judo (-15% pour parler en pourcentage et comparer avec celle de l’escrime), 20 000 par an pour le Tennis soit une 6èmeperte de suite pour 2018*, de nombreuses fédérations voient leur nombre de licenciés chuter. Ainsi les fédérations unisport olympiques perdent 65 000 titres en 2018*.
La tendance sociétale est de faire du sport sans licence : un jogging le soir, de la muscu à la salle de sport, la tendance zapping s’affirme dans le sport en particulier chez les jeunes mais aussi chez les moins jeunes. C’est UNE REALITE.
Sans compter que la concurrence avec les fédérations affinitaires et fédérations scolaires est de plus en plus importantes. C’est d’ailleurs un sujet récurent auprès des fédérations membres du CNOSF. Merci le plan de développement de la FFE !
Conclusion : fidéliser nos licenciés, promouvoir le sport en club dans son ensemble, rappeler combien le sport santé est important, innover avec des pratiques plus modernes comme le sabre laser sont autant de sujets qui doivent nous mobiliser.
3) Et les clubs qui ne licencient pas leurs escrimeurs, on en parle ?
La prise de licence est importante : elle permet de former les maîtres d’armes, de communiquer sur la pratique, etc. la Fédération a jusqu’ici fait preuve de pédagogie en ce sens…
https://www.midi-olympique.fr/2020/07/05/une-baisse-de-licencies-oui-mais-8964956.php